Un poète sur les sentiers de la pandémie

Lors d’une discussion téléphonique avec un ami de longue date, 50 ans c’est toute une vie, j’ai partagé avec lui un des rares avantages de la pandémie 2019-2020. En fait, je me suis aperçu que la majorité des gens réagissait mieux que dans le passé à un simple bonjour. Un petit sourire, nous vaut souvent un grand sourire et parfois un éclat de rire… surtout quand je prends le temps de leur dire (sans interrompre ma marche) :

« Profitons-en, car c’est tout ce qui nous reste ».

Denis m’a avoué qu’il avait fait le même constat, et qu’il avait écrit un texte, un poème, à ce sujet.

Je m’empresse donc de lui céder la parole.

Lacement du Grand Livre 2012-012

Vaincre la solitude

Vaincre la solitude

les regards furtifs prolongent leur portée

les sourires timides comblent le vide

les salutations discrètes et silencieuses franchissent la distance prescrite

entre des étrangers qui se croisent

hésitants devant les trottoirs soudainement trop étroits

l’ennui s’installe comme une étole rassurante

sur les épaules du désespoir

le besoin de se toucher se reporte à un avenir pas assez rapproché

pour le bien de tous

le matin voudrait nous dire

que le cauchemar n’est que ça

la résignation s’impose

sur l’anxiété

le feu d’artifice jaillit d’étincelles d’espoir

                                         Denis St-jules, 2020

Lacement du Grand Livre 2012-011

 

 

Publié par

Gaston Tremblay

Poète, romancier, essayiste, éditeur Gaston Tremblay a aussi été administrateur d’organismes artistiques.

2 réflexions sur “Un poète sur les sentiers de la pandémie”

  1. Oui, c’est long. Et les sourires et les quleques mots échangés entre passants nous réconfortent dans notre solitude sociale. Merci à vous deux.
    Clarissa

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