Lors d’une discussion téléphonique avec un ami de longue date, 50 ans c’est toute une vie, j’ai partagé avec lui un des rares avantages de la pandémie 2019-2020. En fait, je me suis aperçu que la majorité des gens réagissait mieux que dans le passé à un simple bonjour. Un petit sourire, nous vaut souvent un grand sourire et parfois un éclat de rire… surtout quand je prends le temps de leur dire (sans interrompre ma marche) :
« Profitons-en, car c’est tout ce qui nous reste ».
Denis m’a avoué qu’il avait fait le même constat, et qu’il avait écrit un texte, un poème, à ce sujet.
Je m’empresse donc de lui céder la parole.
Vaincre la solitude
Vaincre la solitude
les regards furtifs prolongent leur portée
les sourires timides comblent le vide
les salutations discrètes et silencieuses franchissent la distance prescrite
entre des étrangers qui se croisent
hésitants devant les trottoirs soudainement trop étroits
l’ennui s’installe comme une étole rassurante
sur les épaules du désespoir
le besoin de se toucher se reporte à un avenir pas assez rapproché
pour le bien de tous
le matin voudrait nous dire
que le cauchemar n’est que ça
la résignation s’impose
sur l’anxiété
le feu d’artifice jaillit d’étincelles d’espoir
Denis St-jules, 2020
« boredom sets in like a reassuring stole
on the shoulders of despair »
Nailed it.
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Oui, c’est long. Et les sourires et les quleques mots échangés entre passants nous réconfortent dans notre solitude sociale. Merci à vous deux.
Clarissa
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