Le 23 juin 2012 en écoutant Grand Lac café
Après après avoir vécu et voyagé pendant six ans dans le monde virtuel de mes personnages me voilà les deux pieds bien ancrés dans le fumier du plancher des vaches. Aie, aie, ayoye, j’ai mal à mon principe de la réalité qui m’en veut de m’être absenté pendant si longtemps.
Tous les nouveaux projets d’écriture que je caressais pendant les trop longues sessions de révisions du Grand Livre m’indiffèrent, tellement que je ne sais plus que faire. Je tourne en rond, j’arrondis les coins, je ne complète rien, je suis moche, je ne suis plus capable d’écrire. Je ne suis qu’une vulgaire araignée qui de toutes ses pattes s’évertue à demeurer à flot sur le tourbillon de l’eau de la douche, qui l’emporte, qui l’emporte…
Tous les soirs, je prépare ma table de travail. Je range tout, j’époussète, je sors le dossier que je me propose pour le lendemain. « Bon, Bon! Demain, je reprends la cognée, c’est ça, c’est ça! Je fais ça! Demain matin! En attendant, je vais dormir…
À l’aube, le lendemain matin, il y a une autre araignée dans le fond de ma douche. Entre me laisser aller dans le courant du tourbillon et celui de la négligence de l’hygiène personnelle, je choisis de le risque de me perdre dans les égouts plutôt que celui de me prélasser dans le dégout de ma personne. Un, deux, trois… bien accroché à mon savon sur cordon, je me lance dans la douche en prenant bien soin de ne pas écraser la fameuse tarentelle.
Propre, propre, je suis propre. La page est souillée d’encre virtuelle et après avoir ri de moi-même pendant quelques minutes… la vie continue.
GAT