Merci

Enfin après plus de dix ans de travail voici le troisième volume et notre dernier mot.

Un témoignage, en guise de…

JPEG-Le recueil de Dorais, vol. III

Dans cette postface, nous voulons rendre hommage au grand éducateur et animateur qu’est Fernand Dorais. Pour ce faire, nous avons choisi de souligner son influence sur le cheminement et la vie des deux auteurs de ce texte : Gaston Tremblay, directeur des trois volumes du Recueil de Dorais, et Sheila Lacourcière, adjointe dans la réalisation de ce projet. Nous sommes tous deux d’anciens étudiants du professeur, et nos cheminements dans la vie sont bien différents l’un de l’autre. Mais nous sommes unis dans notre admiration, notre gratitude, notre amour pour cet homme : Fernand Dorais nous a accompagnés dans la vie et dans nos études jusqu’à la fin de nos recherches doctorales.

Pendant ses années à Sudbury, de 1969 à 1993, Fernand Dorais a été professeur de littérature à l’Université Laurentienne et animateur culturel dans le Nouvel-Ontario. Ce prêtre intellectuel a rédigé et publié plusieurs essais littéraires, que nous avons rassemblés dans le premier volume du Recueil de Dorais. Il a aussi écrit deux œuvres de création, réunies dans le volume deux, et ses mémoires publiées dans ce troisième ouvrage.

En 1972, Gaston Tremblay s’inscrit à l’Université Laurentienne en création littéraire. Tout au long du premier cycle, le professeur Dorais lui a offert une inspiration intellectuelle sans pareille. Pour donner suite à une demande que lui avait faite le poète en herbe, Fernand Dorais avait accepté de diriger un atelier de poésie, à une condition : que l’activité soit orientée vers la publication d’un livre. Le manuscrit issu des ateliers, le recueil Lignes-Signes, est prêt à la fin janvier 1973. Deux de ses auteurs, Gaston Tremblay et Denis Saint-Jules, s’occupent de l’édition et, ce faisant, ils fondent la première maison d’édition franco-ontarienne, les Éditions Prise de parole. Ils ont bien compris le mot d’ordre de Fernand Dorais, qui écrit dans la préface de Lignes-Signes que « ce qui n’est pas exprimé n’existe pas » et que « […] pour créer il faut désirer une continuation avec un milieu, une ethnie […] ». Gaston Tremblay souligne, dans un communiqué de presse à l’occasion de la mort de Fernand Dorais, l’importance de cet homme de lettres dans le succès que connaît Prise de parole. Il considère ce professeur comme son maître à penser.

Sheila Lacourcière est étudiante à temps partiel à l’Université Laurentienne de 1962 à 1973, puis de 1988 à 1995. C’est en 1970, dans un cours de littérature de premier cycle que Fernand Dorais arrive dans sa vie intellectuelle, pour ne jamais la quitter. Pour l’étudiante assoiffée de connaissances, les cours de ce maître-professeur, offerts avec rigueur dans un style éblouissant, et imprégnés de deux mille ans de littérature, de philosophie et d’histoire, mettent son esprit en ébullition et attisent son désir d’apprendre. Quand Sheila rencontre Fernand Dorais, c’est déjà une femme d’un certain âge ; Dorais lui fait prendre conscience de la richesse de la vie intellectuelle et il l’incite à entreprendre des études doctorales à l’Université d’Ottawa. Au fil d’une longue correspondance, il continue de la conseiller, de lui donner le courage de poursuivre ses recherches.

Ce rôle de professeur et de mentor, Fernand Dorais l’a joué auprès de Gaston Tremblay et de Sheila Lacourcière, mais également de toute une génération de jeunes artistes et littérateurs franco-ontariens.

C’est sous l’inspiration de Fernand Dorais et nourrie de sa pensée qu’un groupe de jeunes adultes, dont Gaston Tremblay, se réunissent pour former la Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario, embryon des institutions artistiques sudburoises qui perdurent jusqu’à nos jours. L’esprit du maître-professeur est un phare qui éclaire la route des artisans du Nouvel-Ontario, qui les initie à une vision spéciale du monde.

De 2003 à 2015, Sheila Lacourcière et Gaston Tremblay font cause commune pour compléter ce vaste projet de recherche et de publication qu’est le Recueil de Dorais, dans une volonté de restituer sa place à ce grand pédagogue et auteur, lui qui a sculpté et ciselé l’esprit de deux personnes si différentes l’une de l’autre. Fernand Dorais décrit ainsi, dans une lettre, sa méthode pédagogique : « […] le dialogue des cerveaux et plus encore des cœurs, des âmes ».

Du fond du cœur, Gaston Tremblay et Sheila Lacourcière lui témoignent toute leur admiration, leur affection et leur reconnaissance.

 Sheila Lacourcière, Ph. D.

 Gaston Tremblay, Ph. D.

Décembre 2015