Foisonnement de stratégies narratives

Grand-Livre-BruneTremblay, Gaston. Le grand livre. Sudbury : Prise de parole, 2012. 441 p.

L’histoirecommence lentement, mais de bonne humeur. Les épisodes de l’enfance sont souvent cocasses, qu’il s’agisse d’une collection d’images de La vache qui rit, d’une religieuse si rigide que les élèves la surnomment « la caporale », des enseignantes affublées de surnoms moqueurs ou encore du « roi » de l’école, à savoir l’unique homme du corps enseignant, entiché d’une collègue, ce qui, bien sûr, pose problème dans une institution catholique aussi stricte. Les blagues s’emboîtent, telles que tout élève en un semblable milieu les connaît. Le ton change peu à peu, alors que les deux amis dont l’histoire est contée, entrent dans l’adolescence et ses désarrois. La complicité solide des deux garçons se complique. D’abord, il y a les premiers émois amoureux ; ensuite, les projets d’avenir et la question des études. Chez ces deux jeunes gens, de longues réflexions les ramènent à la religion – on oublie les rigolades de gamins. Ils s’engagent, nouent une amitié avec un jeune prêtre. Le plus touchant, pour l’un des deux, est la découverte progressive et malaisée de son homosexualité. Le jeune homme s’éprend de son meilleur ami. Tourmenté par ses propres sentiments, il ne se rend pas compte qu’une tragédie se prépare et que son meilleur ami, l’amant de ses rêves, est sur le point d’accomplir un acte irréparable.

Ce roman-fleuve se distingue par deux qualités. La première est l’autofiction ; les lecteurs qui connaissent la scène culturelle du nord de l’Ontario, tenteront sans doute d’identifier le narrateur à l’auteur et l’ami au dramaturge André Paiement, très actif il y a environ quarante ans. Divers indices dans le nom des personnages et des lieux, de même que certains parallèles biographiques facilitent les rapprochements dans ce récit fictif. Le jeu de l’autofiction se déploie avec brio tout au long du livre. D’autre part, l’auteur a recours à d’intéressantes stratégies narratives : des aller-retour entre le passé de la jeunesse et le présent de la narration ; la référence constante – avec citations à l’appui dans les notes de bas de page – à un « livre » rédigé par les deux compagnons des années auparavant, avant la tragédie, livre fictif présenté comme s’il avait été publié ; des chapitres à la première personne et d’autres, dans un mode entièrement différent, à la troisième personne ; des apartés et des conversations ; des confessions et des descriptions. C’est ce foisonnement qui attire immédiatement l’attention.

Armand Falq

Voix Plurielles, Vol. 10,  No 1, 2013, page 176.

Revue de l’Association des Professeur-e-s de Français des Universités et Collèges Canadiens (APFUCC)http://brock.scholarsportal.info/journals/voixpluriellesVoix plurielles  

Des maîtres d’hôtels, des passagers et des chiens

JaponnaisLe train et plus particulièrement le Canadien est le meilleur endroit pour faire de nouveaux amis.

Dans le train numéro 2, de Vancouver à Toronto, j’ai rencontré un Japonais qui voyageait seul (c’est rare), qui n’avait pas de jonc de mariage (encore plus rare), une très grosse caméra (ça, ce n’est pas rare) et un dictionnaire de traduction électronique (solitude oblige). Comme tous les Japonais, il était très gentil, mais difficile à comprendre.

Un soir, le maître d’hôtel lui a offert une place à notre table. Le lendemain, les choses se sont compliquées, car il a refusé de se joindre à nous.

« Excus mi, excus mi, me make a new friend », Courbette, courbette, et zoom le voilà parti.

Son refus a pris une allure inattendue lorsque le maître d’hôtel est allé le chercher pour l’obliger de revenir s’asseoir avec nous.

« Excus mi, excus mi, me », le voilà tout en courbette et de retour.

Son nouvel ami se présenta à la table (un américain impoli, seul et sans jonc de mariage). Ils échangèrent de gros mots en Américains, mais ce fut en vain, car le maître de la soirée ne tarda pas de remettre le Yankee à sa place.

« Monsieur, lui dis-je, laissez les manger ensemble. Tout ce qu’ils veulent, c’est de continuer leur conversation. »

Nous ayant mis au pas, il fit un demi-tour sur lui même et s’en alla chercher son calepin, pendant que nous nous rentrions dans l’ordre, comme des serviettes de lin, des fourchettes d’agent et des assiettes de faïence.

Maître d’hôtel : 3; Passagers : 0.

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Des pourboires et des trains

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En arrivant à la gare, moyennant un pourboire, vous pourrez vous prévaloir du service des caquette rouge, redcaps, qui prendront en charge vos valises et les livreront à votre chambre.

Le service est inclus dans les voyages transcontinentaux, mais il est de mise de donner des pourboires aux personnes qui servent la boisson vendue dans la salle à manger et  dans les salons d’activités.

De plus, il est coutumier de laisser un pourboire aux personnes qui entretiennent les chambres. Il y a un préposé par wagon et un changement de garde à Winnipeg, donc il faut prévoir un pourboire à l’arrêt de Winnipeg et ensuite un autre à Vancouver.

On m’a reproché de ne pas être assez discret, car j’ai osé offrir un pourboire directement à la personne. Il faut plutôt mettre le billet  dans le fond de sa paume et saluer le préposé en lui donnant la main, ce qui lui permet de refermer sa paume discrètement sur le billet à la fin de la poignée de main.

Pourboire à bord du train

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On m’a reproché de ne pas être assez discret, d’offri le pouboire directement au préposé. Faux pas, il faut plutôt mettre le billet  dans le fond de sa paume et saluer le préposé en lui donnant la main, ce qui leur permet de refermer leur paume discrètement sur le billet à la fin de la poignée de main.

Pour bien voyager dans le train

Accueil

Mon premier contact téléphonique avec Via, en ce qui concerne le Voyage a été désastreux. J’ai demandé au préposé quelles étaient les plages horaires de l’entre-saison, car je voulais tirer avantage des soldes de sièges. Cet homme, dominé par son ordinateur, qui n’avait que des zéros et des uns dans la tête a été de me répondre, en fait il ne faisait que répéter la phrase suivante « à quelles dates voulez-vous voyager Monsieur; à quelle date voulez voyager Monsieur; à quelle date? Excédé, j’ai dû accrocher et signaler pour réinitialiser mon petit préposé binaire.

La gentille Acadienne qui m’a répondu s’est fait un plaisir de répondre à ma question et de plus, ayant fait elle-même le voyage à quelques reprises (un programme des ressources humaines de VIA encourage les employés à faire un voyage à bord du train, pour parler à ces employés il faut choisir le service d’information générale plutôt que le service de ventes) elle a pu me faire de petites recommandations.

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Recommandations

Voici les siennes et les miennes pour ceux qui loueraient une chambrette :

  • Ø Les serviettes sont fournies
  • Ø Le savon et de la lotion pour les mains aussi
  • Ø Il n’y avai
    t pas de shampoing dans ma chambrette
  • Ø Il y un trône royal dans chaque chambrette, mais j’ai préféré utiliser les W.-C. publics.
  • Ø Il y a un cabinet pour les hommes et un pour les femmes dans chaque wagon, il sont spacieux, propre et entretenu régulièrement (table à maquillage dans le cabinet des femmes).
  • Ø Les toilettes des voitures d’activités sont surutilisées, à éviter.
  • Ø Il y a peu de place pour les valises dans les chambrettes, il est préférable de consigner une grosse valise aux wagons des bagages et d’apporter le strict nécessaire à votre chambre.
  • Ø Il est dangereux de porter les souliers à talons hauts ou de se promener à pieds de bas. Une bonne de sport est recommandée.
  • Ø L’habillement est informel.
  • Ø Les pyjamas et les robes de chambre prennent beaucoup de places, j’aipréféré apporter un ensemble de jogging, ce qui m’a permis de sortir de ma chambre pour aller à la douche et de dormir au chaud.
  • Ø Les douches sont propres et ne sont pas achalandées. Elles sont divisées en deux : une antichambre et un cabinet de douche.
  • Ø Il n’y a pas de WIFI dans le train, mais on a accès à la borne de Via aux arrêts de Horne Payne, Winnipeg et Jasper. Le truc est d’écrire, ses courriels à l’avance et de les envoyer en rafale au moment de l’arrêt.
  • Ø Il faut laisser sa montre à la maison, car le train est lent et constamment en retard sur son horaire.
  • Ø Les lits sont confortables.
  • Ø On vous demandera si vous vos repas au premier, deuxième ou troisième se
  • rvice : le soir, le dernier appel est très tard, vers 21 h.
  • Ø Les voitures d’activités sont des bars licenciés avec service aux tables et dans le dôme, mais vous pouvez apporter et consommer de la boiss
    on achetée ailleurs dans les chambres.
  • Ø Il y a très peu de prises de courant dans les lieux publics; il faut prévoir recharger les appareils dans les chambres à coucher.
  • Ø Généralement le service à bord et courtois et familier.
  • Ø Couper vous les ongles avant de partir ou apporter le nécessaire d’entretiens, ces trains tout de fer sont de véritable casse ongle.
  • Ø Il y a des magasines qui trainent un peut partout, mais c’est comme chez le docteur. Apporter les vôtres et de grâce laissait les sur le train
  • Plusieurs personnes m’ont qu’ils n’ont pas eu suffisamment de temps pour lire. Le paysage est beau, la  jasette facile et le sort favoris des voyageurs est les sommes impromptus.


 

Des bécosses, des croissants et des palmiers


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Ces panneaux publicitaires sont plantés au milieu du trottoir. Ce qui est un moyen de communication efficace au centre-ville de Vancouver, là où les trottoirs sont très larges, mais ce dispositif publicitaire est quelque peu gênant dans les rues transversales, là où les personnes handicapées doivent essayer de les contourner en fauteuil roulant à leurs risques et périls.

Palmier

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Palmiers

Contrairement à ceux qui ont été transplantés dans le Village gai de Montréal il y a quelques années, ces Palmiers fleurissent dans les parcs et même devant les maisons privées du « Village Davies » de Vancouver.

Kilometres

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Kilomètres

Ceux qui entreprennent de contourner Stanley Park en suivant en empruntant le sentier du sea-wall doivent marcher 4,5 kilomètres avant de voir un panneau de signalisation qui annonce qu’il y a encore 4,5 kilomètres avant la sortie.  La morale de l’histoire c’est qu’il ne faut pas entreprendre un sentier à rebours.

Sousbois

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Sous-bois

Au-delà des kilomètres de plage et des sentiers, ce sont les séquoias des sous-bois qui font la réputation de ce parc. À l’ombre de ces grands arbres, on a  l’impression d’être devant l’éternité, ce qui remet en question notre l’importance de notre propre existence.

Chopains

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Chopain

Montréal a beau être la métropole du français de l’Amérique, c’est au Chopain (chaud pain ou Chopin) de Vancouver que l’on trouve le meilleur café français, les meilleurs sandwichs sur baguette et leurs meilleurs croissants.

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Bécosses

La première fois que j’ai vu et utilisé de tels W.-C. fut à Paris en 1988. À l’époque une rumeur voulait que la cuvette basculât sur elle même pour s’auto nettoyer, ce qui intimidait la clientèle. Pour un franc, un passant pouvait se soulager en public, au risque d’être renversé et englouti dans les catacombes parisiennes.