Des maîtres d’hôtels, des passagers et des chiens

JaponnaisLe train et plus particulièrement le Canadien est le meilleur endroit pour faire de nouveaux amis.

Dans le train numéro 2, de Vancouver à Toronto, j’ai rencontré un Japonais qui voyageait seul (c’est rare), qui n’avait pas de jonc de mariage (encore plus rare), une très grosse caméra (ça, ce n’est pas rare) et un dictionnaire de traduction électronique (solitude oblige). Comme tous les Japonais, il était très gentil, mais difficile à comprendre.

Un soir, le maître d’hôtel lui a offert une place à notre table. Le lendemain, les choses se sont compliquées, car il a refusé de se joindre à nous.

« Excus mi, excus mi, me make a new friend », Courbette, courbette, et zoom le voilà parti.

Son refus a pris une allure inattendue lorsque le maître d’hôtel est allé le chercher pour l’obliger de revenir s’asseoir avec nous.

« Excus mi, excus mi, me », le voilà tout en courbette et de retour.

Son nouvel ami se présenta à la table (un américain impoli, seul et sans jonc de mariage). Ils échangèrent de gros mots en Américains, mais ce fut en vain, car le maître de la soirée ne tarda pas de remettre le Yankee à sa place.

« Monsieur, lui dis-je, laissez les manger ensemble. Tout ce qu’ils veulent, c’est de continuer leur conversation. »

Nous ayant mis au pas, il fit un demi-tour sur lui même et s’en alla chercher son calepin, pendant que nous nous rentrions dans l’ordre, comme des serviettes de lin, des fourchettes d’agent et des assiettes de faïence.

Maître d’hôtel : 3; Passagers : 0.

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Publié par

Gaston Tremblay

Poète, romancier, essayiste, éditeur Gaston Tremblay a aussi été administrateur d’organismes artistiques.

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