Le Grand Livre nouveau –« Salut, mon vieux. »Nous voilà de nouveau devant une page blanche.
À l’époque, alors que l’émotion nous réduisait au silence, c’est au fil des mots que nous écrivions sur les pages de notre Grand Livre vert[1], là où nous nous sommes rencontrés… C’est au carrefour de nos phrases et dans l’interligne de notre écriture que nous nous sommes découverts, compris, aimés, haïs… que nous nous sommes dit ce que nous devions et ne devions pas nous dire !
Mon cher ami ! Comme toujours tu es le bienvenu dans l’antichambre de ce nouveau Grand Livre ! La réalité étant beaucoup trop concrète pour un revenant, viens te prélasser entre les lignes de mon imaginaire. Entre ! Je t’attends ! J’ai repeint mon cabinet en jaune, j’ai allumé une grande chandelle en forme d’étoile, nous inscrirons des mots magiques dans notre Grand Livre, celui qui a été pour un long moment notre cadavre exquis.
Viens, emprunte ma voix… je croiserai tes mots aux miens, ta voix à la mienne et ta musique à mes poèmes ; ensemble, nous tisserons le seul et unique brin du fil de cette histoire. La nôtre, celle que nous nous étions juré d’écrire un jour. Viens, presse le fil, je t’attends… Nous nous sublimerons l’un l’autre… Tes mots, mes mots deviendront notre parole inscrite pour l’éternité sur les pages de ce nouveau Grand Livre.
[1] Allo mon vieux Grand Livre, je te salue une autre fois. Tu m’as souvent amené la paix dans l’âme et le cœur. Tu m’as parlé d’Albert, mon ami. Tu m’as fait comprendre qu’il est ma sécurité. J’espère que je suis la sienne. J’aime vivre à ses côtés et les pages de ce Grand Livre ont été pour nous une source d’intimité, d’ouverture et de franchise. J’ai toujours ouvert et refermé ce Grand Livre avec bonheur et une fierté certaine.
Paul-André, Le Grand Livre, vol 2.
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