Panégérique pour maman

Portrait de Famille 2008-Chalet copy

Notre mère chantait

Oui, notre mère chantait, je dirais même qu’elle était un recueil de chansons

Une chanson gaie pour célébrer la vie,

Pour éloigner les pensées noires.

Une chanson à répondre pour unir la famille,

Pour abolir la solitude.

Une chanson de Noël, pour susciter la générosité

Pour combattre la misère des autres.

Une chanson drôle, pour rire de tout, des bombes et de soi-même

Pour chasser le chagrin et la morosité.

Une chanson d’entrain, pour se donner du cœur au travail

Pour combattre l’ennui de l’oisiveté.

Une chanson pieuse, pour s’élever au-dessus de l’horizon

Pour combattre l’angoisse de notre conscience humaine.

***

Nous croyons que notre mère chantait pour nous consoler en groupe

Pour nous apaiser, et pour nous rassembler autour d’elle

Et comme il se doit, à sa dernière heure

Nous étions une douzaine autour d’elle.

On lui a chanté la chanson des mamans

Elle n’a pas mené le chœur de chant comme à l’habitude

Mais elle a chanté avec nous…

« Dans la vie, le premier cri, c’est Maman

Le doux nid, le cher abri, c’est Maman

Et qu’au fond du cœur jamais rien ne remplace […] »

Vous imaginez nos émotions

Nous avions tous la larme à l’œil,

Et un trop plein de tristesse dans la gorge

À un tel point, où nous avons pour instant oublié les paroles de la chanson.

Dans le silence, dans notre silence notre mère continuait

À nous souffler les paroles, comme si elle voulait de son dernier souffle

Nous faire chanter une dernière fois

Les paroles de la vie, les paroles de l’amour.

En chantant son dernier vers

« [….] C’est le seul amour qui jamais ne se lasse »

En s’assoupissant doucement dans son silence.

Au coeur des mots

Andrée     Ici Andrée Lacelle. Je vous attendais Au cœur des mots. Aujourd’hui je vous présente le dernier roman de Gaston Tremblay, Le grand livre paru aux Éditions Prise de parole en 2012.

Le grand livre c’est l’histoire de l’amitié partagée entre Gaston Tremblay et le regretté André Paiement. Nous sommes à la fin des années soixante à Sturgeon Falls en Nouvel-Ontario.

Journal intime, autofiction, avec, en toile de fond, une trame poétique.

Vers la fin du livre, on peut lire : « Je suis arrivé à ce qui commence, c’est le temps de fermer ce Grand Livre qui a été notre journal de bord et de passer outre. » (p. 427). J’ai demandé à Gaston Tremblay : Pour aller où ? Outre la mort, outre l’amour, outre l’amitié ? Est-ce parce qu’écrire, c’est plonger au fond de soi pour s’unir à l’autre ? Ou encore, est-ce d’une certaine façon, revenir au point de départ, à l’inassouvi de cette troublante poignée de main ? Écoutons-le.

« Le Grand Livre est un aboutissement, mais ce fut aussi une manière de faire mon deuil de Paul-André et d’Albert, car ces personnages sont des adolescents et je suis un homme de 63 ans.

Paul-André, dans son journal, commente l’expérience de sa vie ainsi : « C’est bizarre, j’ai l’impression d’être en train de vivre mon quatrième cycle de sept ans ».

J’ai découvert à l’Internet un texte au sujet des cycles astrologiques. Selon Rudyar, le quatrième cycle (de 21 ans à 28 ans) est une période de déchirement, car l’individu doit choisir entre l’espoir du futur et la nostalgie du passé. Paul André est resté figé dans son passé, et j’ai voyagé jusqu’à mon neuvième cycle qui, selon Rudyar, est l’occasion d’une troisième naissance, à travers la personnalité et la qualité spirituelle de l’être. Et nous voilà de retour à ce qui commence. »

Je me suis laissée happer par l’intime réel ici raconté. Ce livre me fait penser à un carnet de vie : troublant, à certains moments sublime, mystérieusement humain. Sa vie, la vie, nos vies que Gaston Tremblay nomme lumineusement ces mystères blancs.

Cette capsule a été produite grâce à l’appui du programme Développement des communautés de langues officielles de Patrimoine canadien, de l’Association des auteurs de l’Ontario français et de l’Alliance des radios communautaires du Canada.

Voici le lien pour entendre la capsule!

Chronique littéraire : Le grand livre » Alliance des radios communautaires du Canada | ARC du Canada

Voici un texte à lire

image

Deux fois par mois, Le Devoir lance à des passionnés de philosophie, d’histoire et d’histoire des idées le défi de décrypter une question d’actualité à partir des thèses d’un penseur marquant.

Les récentes fusillades aux États-Unis – dont celle de jeudi – y ont ravivé le débat sur le contrôle des armes à feu. La tragédie de Newtown notamment, où un homme lourdement armé a tué 26 personnes, dont 20 enfants, a particulièrement marqué les esprits.

Faut-il exercer un contrôle plus strict de la vente et de la détention d’armes ? Le Congrès doit-il voter une loi pour interdire les fusils d’assaut et les armes semi-automatiques ?

Le président Obama a quant à lui reconnu, au lendemain de la tuerie du Connecticut, qu’il n’y a « pas d’excuse pour l’inaction ».

Les Américains sont-ils à un tournant ? S’obstiner à ne pas limiter la vente et la détention d’armes a toutes les allures d’un choix à la fois moralement indéfendable et irrationnel. En effet, la liberté de posséder une arme place tous les Américains dans un problème d’action collective à grande échelle, c’est-à-dire une situation où des individus agissant selon leur propre intérêt (dans ce cas-ci, jouir de la liberté de posséder une arme) produit une situation qui leur est collectivement désavantageuse : un individu peut, à un moment ou un autre, user de cette liberté pour répandre la mort au hasard mais avec beaucoup d’efficacité, enclenchant ainsi « une course aux armements » qui forcera les membres de la société à investir, malgré eux, davantage de temps et de ressources pour assurer leur sécurité personnelle.

Pour lire le reste de l’article, suivez l’hyperlien!

http://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/368208/apres-newtown-retour-a-hobbes

Noël selon la RNA!

Photo : Latif/Reuters
Photo : Latif/Reuters
Bain de culture américaine
Un enfant
Six ans peut-être sept
Onze balles de liberté constitutionnelle
Vingt petits kilos de chair
Mitraillée
Déchirée, transpercée, déchiquetée
Une de vingt petites
Dépouilles qui gisent
Dans leur bain de sang américain
GAT

Les chandelles vivantes

Chandelles
Les Chandelles vivantes

Les gens allument des bougies
Pour lire tous les livres d’antan
Les écrits des gens tels des bougies
Scintillent dans la nuit des temps

Les gens s’éclairent encore à la chandelle
Pour oublier les ténèbres de leur solitude
Les gens qui célèbrent autour d’une chandelle
Retrouve l’amitié dans la sollicitude

Participation à Grand Lac Café avec Marie Laberge

2776_entete

Mon passage au Salon du Livre de Toronto a été l’occasion de participer à une émission spéciale de G. L. C. En effet, Éric « La voix » Robitaille m’a fait l’honneur de m’interviewer en même temps que Marie Laberge. Ce fut une expérience extraordinaire et je vous invite à vous joindre à nous en cliquant sur l’hyperlien suivant :

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CBON/GrandsLacsCafeCentre201212080947.asx

Bonne écoute!

Entre les lignes

Le Salon du livre de Toronto fut pour moi l’occasion de revoir des amis littéraires d’ici et d’ailleurs. De plus, j’ai assisté à l’émission Entre les lignes, une table ronde littéraire de TFO télédiffusée depuis le Salon du livre.
Sophie Perceval, chroniqueuse littéraire, et François Paré, professeur de littérature à l’Université de Waterloo, se penchent sur six ouvrages franco-ontariens parus cet automne, dont Le Grand Livre.

Image

Vous pouvez visioner l’émission dans les archives de TFO à l’adressse suivante :

http://www3.tfo.org/videos/00195155/entre-les-lignes-special-litteraire

Bon visionnement!

Présence au Salon du livre de Toronto

Pictures Colour Library

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jeudi 6 décembre• 10 h 00 à 12 h 00, Séance de signatures
• 14 h 00 à 16 h 00, Séance de signatures
• 17 h 30-19 h 30, récital de poésie lors Grande soirée littéraire
Le vendredi 7 décembre
• 9 h 00 à 11 h 00, Séance de signatures
• 13 h 00 à 15 h 00, Séance de signatures
Le samedi 8 décembre• 9 h – 10 h, Participation de Gaston Tremblay à l’émission Grand Lacs Café
• 10 h 00 à 12 h 00, Séance de signatures

Présence au Salon du livre de Montréal

aaaSéances de signatures
Vendredi 16 novembre de 18 h à 20 h
Samedi 17 novembre de 19 h à 20 h
Chez Prise de parole au kiosque 532

Une critique

Une amitié ontarienne
FRANÇOIS LÉVESQUE
« Sturgeon Falls, un petit village typique de l’Amérique du Nord, vivotait grâce à l’industrie forestière. Un cliché construit sur les rives d’une rivière, avec son high school, ses deux rues principales transformées en pistes de drague les soirs de fin de semaine, ses six hôtels, deux salles de billard assez infâmes, deux cinémas et plusieurs restaurants, dont le Saint-Amand, que les adolescents fréquentaient assidûment. » Tel est le cadre de l’action du roman de Gaston Tremblay, un récit très dense relevant presque de la chronique, celle de la Franco-Ontarie entre 1953 et 2007, et, surtout, celle d’une amitié particulière unissant deux garçons devenus des hommes.
Terré dans sa chambre jaune du sous-sol de la maison familiale, Albert écoute Vigneault et Leclerc, il lit Baudelaire et Salinger. Côté cour d’école, il y a la religion et une quête spirituelle sincère. Côté jardin secret, beaucoup de musique et beaucoup de cinéma (Reflections in a Golden Eye, Un homme et une femme). Parti au collège, il voit du monde, du monde différent. Pour lui comme pour la jeunesse d’alors, « il est temps maintenant d’apprendre à nager ». Retour à Sturgeon Falls, retour à Paul- André, ami de toujours, confident, et cause d’un douloureux tumulte intérieur.
Tissée de réminiscences et d’extraits d’un journal intime écrit à deux, la trame autofictive de ce livre possède un souffle, une ampleur qui tempèrent les effets néfastes d’une propension pas toujours heureuse à la digression. Tantôt évocatrice, tantôt impressionniste, la prose est entrecoupée de dialogues dont le ton naturaliste sonne juste.
Le Devoir
LE GRAND LIVRE
Gaston Tremblay
Éditions Prise de parole
Sudbury, 2012, 441 pages