Enfin le troisième volume

 

LE RECUEIL DE DORAIS

Volume III

Enfin le troisième et dernier volume du Recueil de Dorais. Après douze ans de lecture, de recherche, de rédaction et de révision je suis en mesure, de vous présenter le Recueil au complet. Le troisième volume sera lancé au Salon du livre de Sudbury par les éditions Prise de parole, au début de mois de mai 2016.

JPEG-Le recueil de Dorais, vol. III

Et la lumière fut…

En cet après-midi de la fin août, je vis un moment de plénitude comme Fernand Dorais aimait les vivre ; c’est la fin de l’été, la lumière du vitrail de ma conscience s’irradie sur les murs de mon cabinet d’écriture, comme si cette illumination venait d’un seul et unique point radieux, d’une seule et unique pensée qui ferait pâlir toutes les autres. Aujourd’hui, c’est la lumière qui traverse son oeuvre qui retient mon attention, car j’aimerais souligner cette expérience dans ces dernières pages que je consacre à mon ami et mentor.

[…]

Gaston Tremblay

PdP_cDorais1_100621             C1 Le recueil de Dorais, vol. II

D’amour et turbulences

D'amour et turbulences

Ce recueil est composé de sept cycles poétiques de sept poèmes chacun. De plus, un texte liminaire, « Turbulences » ouvre le recueil et « Satori à Sudbury », un interlude en prose poétique, divise le recueil en deux volets. Les quatre premiers cycles explorent les dédales de l’amour, de l’écriture et de l’amour virtuel tandis que la deuxième partie de l’œuvre est une descente aux enfers amener par la mort précoce d’un enfant et le suicide d’une personne en détresse. Le dernier cycle de poèmes aborde la question de la violence en Amérique. Enfin, chaque cycle est ponctué par une photo du fils de l’auteur, feu André Tremblay.

Voici l’opinion d’un lecteur privilégié qui a eu la générosité de conseiller l’auteur : « Entre l’amour et l’amertume, entre la fluidité des corps et l’écluse des esprits, entre le désir charnel et l’orgasme irréparable, il s’agit ici d’un récit mené avec un gant en cotte de mailles pour recouvrir une main qui est encore en proie au velours. Un récit empreint d’un incommensurable courage et d’une irrépressible force de triompher de la loi manichéenne, une fois pour toutes : c’est l’axe du beau qui doit l’emporter sur l’axe du bien. »

L’auteur remercie la Bibliothèque de référence de Toronto qui lui a permis de polir le manuscrit définitif de ce recueil dans le cadre de son programme d’écrivain en résidence à l’automne 2015. D’amour et turbulences sera lancé au Salon du livre de Sudbury, au début du mois de mai 2016.

 

De la nécessité d’écrire III

D’amour et de turbulences, « Pour ceux qui dansent, no 5 », inéditGaston Tremblay, écrivain en résidence, Toronto Reference Library

Mon poste à Toronto s’achève, voici un extrait de livre de poésie que j’ai finalisé pendant ma résidence d’écrivain à la Bibliothèque publique de référence de Toronto.

My stay in Toronto is at an end, here is an excerpt of the poetry book I have been fine tuning during my placement as Writer in residence at the Toronto public reference library.


 

Vendredi

Un pas de deux,mylene161
Le désir d’un regard
Un pas vers l’autre
Nos regards qui s’entrouvrent
Un tour de hanche, un autre pas
Une pause langoureuse
Un torse bombé, des lèvres rouges et pulpeuse
Un sourire érotique
Un pas de plus
Pour mieux se convoiter

 

 

Renversez-le !
Pourquoi pas ?
Il vous renverserait volontiers

Les yeux dans les yeux
En
Un corps à corps
Nos sexes s’effleurent
En
Notre Tango du Mont-Royal


Friday

Photo AndrŽ Tremblay WWW.andretremblay.com

A pas de deux
A stare. And… a desire
A step towards one another
A few dancing steps,
A twist of the hip, another step
A languorous pause
A defiant chest, fleshy red lips

An erotic smile
An extra step
To better covet one another

 

Tip him over
Why not
He would gladly tip you over.

Mine eyes in yours and yours in mine
And
Avidly clinching to each other’s bodies
And fleeting sensual fondles
In
Our Mount-Royal Tango


 

 

 

De la nécessité d’écrire II

Voyage dans le temps

Gaston Tremblay, écrivain en résidence, Toronto Reference Library


 

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Auto-portrait dans la nuit

Il y a des évènements qui nous traumatisent ; tellement que plusieurs années plus tard on sent le besoin de tirer les choses au clair, si ce n’est que pour continuer à cheminer sur notre ligne de vie.
Le suicide de mon ami Paul-André et, surtout, celui de mon fils André sont de tels évènements.
J’ai longtemps cru que l’artiste était un être incomplet, une figure géométrique ouverte sur l’infini et l’éternité plutôt qu’un objet figé et refermé sur lui-même. Ainsi, son œuvre témoignerait de ses tentatives de tirer des lignes entre les points de l’œuvre inachevée qu’il croit être.
Rester ouvert sur le monde, sur l’infinité du possible, est un exercice dangereux : d’une part, il y a la voie de l’éclatement qui donne sur le néant et, d’une autre part, le chemin vers la finitude et l’inéluctable, vers la mort en nous. Il n’y a que le voyage et les traces de ce dernier qui soient réels : nos enfants et nos œuvres nous projettent dans le futur. Voir mourir son enfant, c’est mourir et survivre en même temps.
Dernièrement, pour moi, c’est la plénitude, une quasi-complétude qui s’impose ; j’ai nettement l’impression d’être abouti, d’être ce que j’ai toujours voulu être ou ce que j’ai toujours voulu être. Je ne suis pas pour autant complet, ma très grande peine, ma solitude et mon œuvre en témoignent.
Un de mes amis a fait dire ceci à un de ses personnages : « L’être humain n’est sincère qu’à travers le sexe et seulement s’il s’y abandonne complètement, le reste du temps, il n’est que superficialité, artifice et faux-semblant… » Le personnage de Thibault est un jeune homme en mal d’amour, un adolescent qui passe à l’action, ne serait-ce que pour assouvir sa soif de tendresse et satisfaire son appétit animal. Ce qui a retenu mon attention, c’est que l’on peut remplacer le mot sexe par le mot musique, par exemple, qui serait le mot de mon ami Paul-André. On entre alors de plain-pied dans un paradigme universel, une énigme qui a autant de déclinaisons qu’il y a d’individus.
Quel est mon mot ? Quel est le vôtre ? Musique, mathématiques, sexe, écriture, photographie, pouvoir, violence, argent, lecture, famille… Pour lequel vivez-vous ?
Il me semble que la réponse est tout à la fois inconséquente et essentielle… Non, absolue, car mon ami Paul-André était menteur, Dieu qu’il était menteur, mais sa musique était sublime. Malheureusement, mon fils s’est refermé sur lui-même, sur sa douleur, sur son mal à l’âme…

 

Dans le silence de ta mort
Il n’y a que noirceur et absence
Il n’y a que l’écho du silence
Et cette tristesse sans nom

Car nous sommes d’images et de poésies

Et l’écriture comme la musique et la photographie, sont pour moi des machines à voyager dans le temps.
***
Ceux qui aimeraient en savoir plus sur mes voyages dans le temps peuvent acheter mon roman, Le Grand Livre, chez leur libraire ou aux éditions Prise de parole. Le roman est aussi disponible à l’Internet et à la Bibliothèque publique de Toronto.

Acheter ce livre en format numérique


• Le Grand Livre, roman, Sudbury, Prise de parole, 2012, 441 p.
• D’amour et de turbulences, poésies, Prise de parole, à paraitre au printemps 2016.

De le nécessité d’écrire 1

CSC
Gaston à 13 ans, le cardigan de joueur de basket appartenait à son frère!

Je ne saurais parler au nom de tous les écrivains, donc je me propose d’aborder cette question d’un point de vue tout à fait personnel.

Le lendemain de mon treizième anniversaire, je me suis retrouvé dans un collège classique sous la direction d’une trentaine de jésuites canadiens. J’étais un des plus jeunes, en fait, disons-le, j’étais trop jeune.

J’étais un enfant dans un monde d’hommes de robe et d’adolescents survoltés, émotifs je n’arrivais pas à communiquer efficacement avec qui que ce soit, si ce n’est qu’en faisait des pitreries pour la galerie. Le destin est impitoyable et bien que j’étais « un petit enfant » en détresse, ni Jésus ni Dieu ne me répondait, mais les jésuites, eux, ne se gênaient pas de faire leur devoir d’état à grand coup de martinet. Aie !!! Que je les ai payées cher mes plaisanteries !

À bien y penser, ces farces plates, ces commentaires sarcastiques n’étaient que les cris de désespoir, des lapsus d’un petit garçon qui ne savait pas pourquoi il était là, pourquoi sa mère l’avait abandonné, pourquoi les prêtres le battaient avec une trop longue lanière de cuir polie, noire d’un côté et brune sang-de-bœuf de l’autre.

Au collège, l’écriture était appréciée, en français, en latin et à la rigueur en anglais. Je me suis mis à écrire des poèmes, l’écriture était alors une soupape, ma chambre de décompression, ma maison loin de celle de ma mère.

  • O nuit, que tu es noire
  • Toi qui aime boire
  • Tous mes espoirs
  • O nuit, que tu es noire

Une manière d’appréhender le monde en silence, de réconcilier mes sentiments à ma réalité et au besoin de les cacher dans un petit coffre secret, ou personne ne pourrait me les reprocher, me punir pour avoir osé penser de telles choses. C’est à ce moment-là que j’ai appris à verrouiller mes petites boîtes de vérité à double tour. Ce n’était pas des métaphores, c’était tout au plus des petites clefs, on n’a qu’à remplacer le mot « nuit » par « maman » pour entrer de plain-pied dans le monde d’un enfant de treize ans et quelques jours.

Il y a quelques années, lors de mes vacances annuelles au chalet de ma famille j’ai permis à mon fils de douze ans d’inviter un ami pour la semaine. C’était l’endroit idéal, pour les vacances de jeunes garçons : jungle dense, petite plage rocailleuse, petites îles dans la baie et un bateau avec un moteur de trois forces pour s’y rendre. Ils se sont amusés pendant quelques jours et quelques nuits de camping. Mais le petit copain qui devait partir pour le collège classique de Cornwall, apeuré par le grand départ qui s’approchait, s’est mis à s’ennuyer de sa mère. Malgré la plage, malgré le soleil et l’eau claire, le petit était coiffé d’un petit nuage gris, il avait la larme à l’œil. Tellement, que nous avons dû le reconduire à la maison. Triste histoire pour mon fils qui a perdu son ami en pleines vacances, et pour moi ce fut l’occasion de vivre un déjà vue et de comprendre in situ ce que j’avais vécu in vitro, dans un collège classique.

Pour ceux ou celle d’entre vous qui trouve cette histoire émouvante, j’ajoute que le petit camarade n’a pas eu à vivre ce que j’ai vécu, car ses parents l’on inscrit à l’école secondaire de son quartier pour quelques années, tout près de sa maman.

Pour ceux qui aimeraient en savoir plus au sujet de mes vacances au chalet  ou au sujet de mes aventures au collège peuvent commander mon recueil de poésies, Sur le Lac clair et mon roman Le Nickel Strange aux éditions Prise de parole. Les livres sont aussi disponibles à l’Internet ou à la Bibliothèque publique de Toronto.

http://www.prisedeparole.ca/acheter-ce-livre-en-format-numerique/

Enfin la rentrée… la Bibliothèque publique de Toronto

 

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Enfin septembre, ce mois qui a toujours représenté pour moi un nouveau défi et, somme toute, une nouvelle aventure. Sauf pour la rentrée de 1955, l’année où ma mère a dû me tirer par la main jusqu’à l’école des garçons, dite du Sacré-Cœur, de Sturgeon Falls. Cris et crises n’ont pas fait vaciller ma maman. C’est à reculons que je suis entré dans cette vielle-école où les planchers craquaient, où les fenêtres branlaient et où les enfants tremblaient à la vue des demoiselles Sévère et Mégère qui enseignaient respectivement à la cinquième et sixième année. C’était de mauvais augure…

J’étais terrifié, mais dans le local de la classe de première, je fus rapidement charmé par mademoiselle Coulombe, une espèce de jeune maman en puissance, qui enseignait au tout petit à faire toutes sortes de choses importantes. En fait, je ne me souviens que des petits bâtonnets à compter et des craies de cire des vendredis à dessin. Quel doux souvenir! Je roucoule encore d’avoir été materné pendant dix mois par une colombe d’amour.

Soixante ans plus tard, c’est à la Bibliothèque de référence de Toronto que je fais ma « rentrée ». Je ne suis plus tout petit, mademoiselle Coulombe est devenue la grand-maman de ses petits et arrière-petits-enfants, et grâce à elle, le mois de septembre est toujours pour moi le plus beau mois de l’année.

Cliquez ici pour voir le programme d’études de cette rentrée!

http://torontopubliclibrary.typepad.com/en_francais/2015/08/gaston-tremblay-biblioth%C3%A8que-public-de-toronto.html

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Écrivain en résidence

toronto-reference-library-01Écrivain en résidence à la Bibliothèque  publique de Toronto

J’ai été enchanté et fier d’accepter le poste d’écrivain en résidence à la Bibliothèque publique de Toronto pour les mois d’octobre et novembre 2015.

À ce titre, j’évaluerai les manuscrits français soumis par les clients des 100 succursales de cette grande bibliothèque torontoise, je participerai à cinq activités publiques et je rencontrerai les personnes qui demanderont un rendez-vous dans « mon bureau » de la bibliothèque de référence, tout près du carrefour des deux plus grandes artères de Toronto, les rues Yonge et Bloor.

Enfin, j’espère pouvoir y lancer mon nouveau recueil de poésie : « D’amour et de Turbulence », tout en préparant la publication du dernier volume du « Recueil de Dorais » et de ma thèse doctorale, « La Littérature du vacuum ». Ces deux grands projets, dont la publication est prévue pour le printemps 2016, sont l’aboutissement et la fin de quinze ans de recherche littéraire. Pour moi, c’est un nouveau début car, par la suite, en ce qui concerne l’écriture, je me consacrerai uniquement à la création littéraire. Donc, ce séjour à Toronto, sera aussi l’occasion de mettre en chantier mon prochain roman.

Un nouveau thème prend sa place

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Le vent hurle dans ses oreilles

Ses yeux sont des hublots qui donnent sur le parterre
Sur des fleurs qui se pavanent et des bambins qui jouent, côté jardin
Sous les roues compresseurs des poids lourds, côté cour
À l’horizon, un mur de brique rouge occulte le lointain

Tapis dans son for intérieur
L’enfant qu’il est toujours pleure son père
Son frère, sa mère et ses amis
Vieillard, il pleure son seul fils perdu

Sous la marquise le vent transporte la pluie
Les rues sont désertes, s’y reflètent les néons
Le vent souffle sur la neige ruisselante
Le vent criaille dans ses veines

Turbulences…

Les scènes tristes le font toujours pleurer
Enfant, il hurlait dans le noir et dans la nuit
En vieux loup esseulé, il hurle pour sa meute
Épuisé, Il hoquète, il abréagit… il appelle sa maman

Au-delà de la turbulence
Il y a que l’amour qu’il a connu
Qui le guide vers l’amour de ceux
Qui le feront danser demain

Pour réverbérer dans le silence

Turbulences 3Bonjour à tous, C’est le premier dimanche après la Saint-Valentin. Le Soleil s’éclate dans les prismes du vitrail de mon atelier, la chaine grégorienne de Calm Radio résonne sur les murs de mon condominium, sur les parois endolories de mon cœur.

Après cinq mois de silence, cinq mois d’absence, je remonte à la surface; devant vous tous, je reprends la parole! Après plusieurs mois de sollicitude de la part de ma famille, de mes amis et même de quelques collègues, j’ai vécu cinq mois de solitude.

Encore une fois, mon retour au travail fut une descente aux enfers. Il y a des gens qui sont dotés d’un sixième sens sanguinaire, celui de pressentir et d’exploiter les moments de faiblesse des autres.

Un poème dans L’Âge de la parole de Roland Giguère me vient à l’esprit :

« la grande main qui nous cloue au sol finira par pourrir les jointures éclateront comme des verres de cristal les ongles tomberont

la grande main pourrira et nous pourrons nous lever pour aller ailleurs

et viendront les panaris

panaris

panaris »

Les panaris sont tout ce qu’il y a de beau dans l’humanité, tout ce que l’on redécouvre dans le sommeil réparateur,  tout ce que les grands malades du mal à l’âme ne ressentent plus. Tout ce que les autres partagent avec nous dans nos moments de grande tristesse.

En cette fête qui souligne l’importance de l’amour, j’ai décidé de changer le titre de mon nouveau recueil plutôt que Turbulence ce sera désormais D’amour de Turbulences, car la vie est ainsi faite.

J’ai eu beaucoup de problèmes à accepter la mort, le suicide de mon seul fils. Je suppose que je m’en veux de ne pas avoir vu venir, surtout après avoir vécu le suicide de mon meilleur ami. Mais, malheureusement, on n’y croit pas avant qu’il soit trop tard. Comme tout le monde, je dois combattre les bleus, la déprime et même la dépression régulièrement, mais j’ai toujours pu me reconstruire pendant la nuit. Au lever du soleil, mon âme se déploie comme une fleur recouverte de gouttes de rosée. Malheureusement, c’est quelque chose qui est extrêmement difficile à partager, surtout avec les personnes qui sont aux prises avec une très grande mélancolie.

Cette fois, j’ai suffisamment souffert pour comprendre à quel point les souffrances dans les âmes des grands malades sont réelles, à quel point leurs blessures sont inscrites dans leur chair sanguinolente et, à la rigueur, pourquoi ils veulent tout laisser derrière eux…

Mais heureusement, il y a les Panaris, les panaris de la vie, les Panaris de l’amitié, les panaris de l’amour: celui du passé, celui du présent et celui que l’on espère.

Un peu plus d’espoir

Turbulences couverture 2

Voici donc une deuxième maquette de couverture, de facture un peu plus classique et qui accorde plus d’importance à l’espoir et au lever du soleil.

Aujourd’hui, c’est le dernier droit, je finalise le tout.

GAT