Écrire en campagne

photo[4]

Deux scénaristes angoissés

Un aigle dans le ciel

Un suisse qui court vers son terrier

Un renard furtif qui trotte

Une marmotte qui lézarde au soleil tandis

Que ses trois marmottons jouent dans l’herbe

Un gros dindon qui roucoule dans le foin

Un chevreuil et ses quatre biches qui broutent

À l’orée du boisée

Prix du Nouvel-Ontario

  • Gaston-PrixGaston Tremblay, récipiendaire du Prix du Nouvel-Ontario 2013, était de passage à Sturgeon Falls pendant le lancement de son dernier livre. Le grand livre, une «autofiction» qui retrace son enfance et son adolescence dans ce village, ainsi que son amitié avec le co-fondateur de CANO, André Paiement, est en vente chez Michaud & Lévesque à Sturgeon Falls. On voit ici l’auteur devant la maison de son enfance, qu’il a profité pour visiter pendant son bref passage.

Le Prix du Nouvel-Ontario a été remis au poète et romancier Gaston Tremblay, originaire de Sturgeon Falls, dans le cadre du Grand rassemblement des 40 ans des Éditions Prise de parole et de la Nuit sur l’Étang, le 23 mars à Sudbury. Il y a reçu la traditionnelle trille en nickel associée au Prix du Nouvel-Ontario, et une bourse de 1000$ offerte par la Société Radio-Canada.
Poète, romancier, essayiste, Gaston Tremblay a été fondateur puis directeur pendant plusieurs années de la maison d’édition sudburoise Prise de parole. Il a également dirigé le Théâtre du Nouvel-Ontario, la Nuit sur l’étang et, enfin, le Monument-National, avant de se consacrer entièrement à l’écriture.

Influencé par l’esprit travaillant des famillez Goulard et Lévesque à Sturgeon Falls, dont il est issu, il a d’abord été draveur, pileur de planches et mineur. Son écriture reste imprégnée de ses premières expériences. Il lance sa carrière d’écrivain en 1970 au sein de la Coopérative des Artistes du Nouvel-Ontario et
cosigne en 1973 Lignes-Signes, le premier recueil de poésie de la maison Prise de parole. Quelques-uns de ses poèmes sont mis en musique par le groupe CANO. Son roman, Le langage des chiens est mis en nomination au Prix des lecteurs Radio-Canada en 2002. Gaston Tremblay est également l’auteur du Grand livre (Prise de parole, 2012), une autofiction inspirée de sa grande amitié avec André Paiement qui raconte un moment déterminant dans la vie de deux jeunes adolescents, à une époque charnière – la fin des années soixante – dans l’histoire du Nouvel-Ontario. Le recueil de Dorais, son plus récent projet, rassemble l’oeuvre savante et de création de Fernand Dorais, professeur et penseur original qui a inspiré de nombreuses vocations lors de son passage à Sudbury et qui a été l’un des premiers intellectuels à faire de l’Ontario français un objet d’étude… Pour en savoir plus, cliquez ici! http://www.westnipissing.com/Gaston_Tremblay_remporte_le_Prix_du_Nouvel-Ontario.html

Suzanne Gammon, La Tribune

Les chandelles vivantes

Chandelles
Les Chandelles vivantes

Les gens allument des bougies
Pour lire tous les livres d’antan
Les écrits des gens tels des bougies
Scintillent dans la nuit des temps

Les gens s’éclairent encore à la chandelle
Pour oublier les ténèbres de leur solitude
Les gens qui célèbrent autour d’une chandelle
Retrouve l’amitié dans la sollicitude

Entre les lignes

Le Salon du livre de Toronto fut pour moi l’occasion de revoir des amis littéraires d’ici et d’ailleurs. De plus, j’ai assisté à l’émission Entre les lignes, une table ronde littéraire de TFO télédiffusée depuis le Salon du livre.
Sophie Perceval, chroniqueuse littéraire, et François Paré, professeur de littérature à l’Université de Waterloo, se penchent sur six ouvrages franco-ontariens parus cet automne, dont Le Grand Livre.

Image

Vous pouvez visioner l’émission dans les archives de TFO à l’adressse suivante :

http://www3.tfo.org/videos/00195155/entre-les-lignes-special-litteraire

Bon visionnement!

Un texte retranché du Grand Livre

Comme l’encre de ses poèmes sur son papier…

Samedi en fin d’aprèm… L’été est dans mon appartement comme elle pèse sur la ville, l’air est lourd… malgré l’orage… la pluie battante, le vent qui se déchaine, l’air frais de l’après-tempête… malgré TOUT, mon ÂME s’échauffe et mes mots suintent. Je me suis préparé un capucino, j’ai décidé de faire le tri des livres sur ma table de lecture, Estuaire 103, des poèmes très courts d’Annie Dulong et surtout un texte de Gérald Leblanc qui fait l’apologie de Ginsberg. Voilà les deux poètes que je voulais lire avant de ranger le numéro 103. Un peu de Jazz, une samba en portugais, le ventilateur qui tourne et le capucino qui me fait carburer… Voilà! C’est fait! Les textes d’Annie sont très bien, mais le texte de Gérald est accroché au fond de ma gorge, pas moyen de ranger ce volume dans la bibliothèque, cet homme est gravé dans ma mémoire comme l’encre de ses poèmes sur son papier…

Omm Gérald, Ommm Gérald,

Ommmmmmm »

 

Post-scriptum :

Affiché le 15 août 2012, en cette journée de tintamarre et de casseroles…

Un autre texte retranché du Grand Livre

Comme l’encre de ses poèmes sur son papier…

Samedi en fin d’aprèm.

L’été est dans mon appartement comme elle pèse sur la ville, l’air est lourd… malgré l’orage… la pluie battante, le vent qui se déchaine, l’air frais de l’après-tempête… malgré TOUT, mon ÂME s’échauffe et mes mots suintent. Je me suis préparé un capucino, j’ai décidé de faire le tri des livres sur ma table de lecture, Estuaire 103, des poèmes très courts d’Annie Dulong et surtout un texte de Gérald Leblanc qui fait l’apologie de Ginsberg. Voilà les deux poètes que je voulais lire avant de ranger le numéro 103. Un peu de Jazz, une samba en portugais, le ventilateur qui tourne et le capucino qui me fait carburer… Voilà! C’est fait! Les textes d’Annie sont très bien, mais le texte de Gérald est accroché au fond de ma gorge, pas moyen de ranger ce volume dans la bibliothèque, cet homme est gravé dans ma mémoire comme l’encre de ses poèmes sur son papier…

« Om [Gérald], Om [Gérald],

Ommmm »

Post-sriptum : 
affiché le 15 août, en cette journée acadienne de tintamarre et casseroles…

De la fiction, du mensonge et de l’autobiographie

Mon ami Paul-André a écrit « Je suis un comédien, car je suis menteur; je suis musicien, car je recherche la vérité. » Un comédien habite un masque, il est un avatar vivant, un être qui nous dit avec sa chair et son esprit ce qu’il croit important, pertinent, intense et véritable dans le rôle qu’il interprète. Son poème est vivant, de chair et d’esprit, ils évoluent ensemble dans le monde des hommes; de commune entente, dans un lieu virtuel, dans le temps et dans l’espace ils rencontrent les autres.

Mon ami n’était pas menteur, c’est plutôt qu’il ne croyait pas en lui-même, il avait l’impression de jouer un rôle… Il a dû quitter la scène.

En relançant Le grand livre, je me suis engagé à ne rien dire qu’il n’aurait pas dit aujourd’hui, à ne rien écrire qu’il n’écrirait pas,  de ne rien écrire, qui de mon point de vue ne serait pas vrai, de ne pas dire ce qui ne se dit pas; et de raconter une histoire fictive qui puisse être glissée dans une bouteille littéraire, une bouteille que je pourrais lancer sur la mer qu’est la littérature.

Le Grand Livre est vrai,  l’histoire est fictive, c’est une métaphore, un reflet de la vérité. De là le passage du Prélude qui dit : Faut-il le dire ? S’il n’y a rien de vrai dans ce récit, c’est qu’il n’y a rien de faux.

À bien y penser, c’est le contrat éthique que j’ai pris avec moi-même, avec Paul-André et avec mes lecteurs avant d’écrire Le grand Livre.

Tout ce que l’on perçoit est un tableau, une symphonie, un grand parfum, un plat sublime qui mijote sur le feu et, après la lecture, après l’amour, après le sommeil, c’est aussi l’air frais du matin à la fine fleur de notre peau.

Ce que nous en pensons, ce que nous en disons, ce que nous en écrivons sont imprégnés de notre personne.

Et de mon texte, à l’instar de Ponce Pilate,  je ne peux que dire ; ecce homo, que je traduis ainsi : ce n’est qu’un reflet de l’Homme!

GAT

Un aparté retranché

APARTÉ RETRANCHÉ DU MANUSCRIT

— AIMER JUSQU’À LA DÉCHIRURE —

Que le temps passe vite, j’ai pris pleinement conscience du sens de cette chanson en lisant le texte français plusieurs années plus tard. En 1967, elle nous arrivait en  direct de Broadway, en anglais, et nous l’avons reçu dans un contexte religieux où la chasteté était mise de l’avant comme si la dénégation de soi était la seule et unique marque du véritable amour ! Aujourd’hui, je me plais à imaginer la réaction que les religieuses et les adolescents auraient eue à l’écoute de la version française de Jacques Brel a traduite et même réécrite Brel a traduit :

To right to un-rightable wrong

To love pure and chaste from afar

To try when your arms are too weary

To reach the unreachable star

ainsi :

Aimer jusqu’à la déchirure

Aimer même trop, même mal

Tenter sans force et sans armure

D’atteindre l’impossible étoile.

La-petite-sœur-dont-je-ne-rappelle-pas-le-nom écoutait The man from the Mancha plusieurs fois par jour, c’était pour elle une prière. Ce ne pouvait être la version française où les soldats seuls et sans amour « se paient l’enfer » dans les bordels de la Mancha. Aimer d’un amour pur et chaste ou aimer jusqu’à la déchirure, c’est le monde à l’envers, voilà pourquoi ce récit vacille, que les acteurs sont ballottés de bâbord à tribord et qu’une si belle amitié sombre dans l’absurde plutôt que suivre son chemins sur le continuum de l’amour.

Nous nous sommes aimés jusqu’à la déchirure, car notre amour était impossible.

Je le sais aujourd’hui, mais à l’époque…

La porte étroite

J’aimerais partager avec vous une expérience que j’ai eue à Paris en 1988. J’ai été très déçu de ma visite à Notre-Dame, car j’ai eu l’impression d’entrer dans une caverne sombre et humide, mais heureusement j’avais aussi prévu une visite à la Sainte-Chapelle qui est située dans l’ancien Palais des rois de l’île de la Cité. Nous sommes entrées par la porte de l’écurie, la grande porte au rez-de-chaussée qui, selon le dépliant, permettait aux chevaliers d’entrer dans l’édifice avec leur cheval afin de les héberger sous les voutes de pierres dorées. Pour se rendre à la chapelle, il faut emprunter un petit escalier en colimaçon conçu pour les hommes de l’époque, mais qui exige encore que tous les hommes de tous les siècles gravissent les trente-trois marches qui représentent chacune des années que le Christ a foulé la surface de la Terre. Pour franchir cette étape, l’homme moderne doit nécessairement se replier sur lui-même, car l’escalier n’a pas été conçu pour des hommes d’un mètre quatre-vingt de ce siècle. On dirait une « porte étroite » qui dans la Bible représente la difficulté d’entrer dans le royaume des cieux. C’est donc un soulagement que l’on ressent au plus profond de soi même lorsque l’on se déplie sur le plancher de la Sainte-Chapelle et c’est un ravissement mystique que de voir pour la première fois les 15 vitraux de la nef et de l’abside et surtout, en se retournant sur soi, d’admirer les pétales multicolores de la grande rose qui s’élève au-dessus de la porte de la chapelle haute. On a l’impression dans une maison translucide, là où les rayons du soleil colorés par des milliers de petite pièce de verres rebondissent sur toutes les parois, là où la lumière s’éclabousse sur les visiteurs au point où ils peuvent pressentir le passage des nuages dans la voute céleste.

Extrait de « En guise de (bis) », présentation du deuxième volume du Recueil de Dorais

Grand Lac café à Radio-Canada

Entretien à Radio-Canada

Voici un hyperlien vers le site « Grand-Lac Café » ou vous trouverez l’entretien d’Éric Robitaille et Gaston Tremblay au sujet du lancement du roman Le grand livre publié à Prise de parole et de l’émission « Cano à contre-courant » qui sera diffusée à Radio-Canada dans le cadre de la série Tout le monde en parlait (26 juin 19 h 30).

Grand Lac Café

L’auteur et poète Gaston Tremblay vient nous présenter son dernier roman « Le grand livre » publié aux Éditions Prise de parole. Il y raconte sa jeunesse avec son grand ami et complice André Paiement.

Gaston Tremblay raconte ses souvenirs de son ami André :  http://t.co/9w5JgGrS via @RC_Radio